L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la
bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux
captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année
de bienfaits accordée par le Seigneur (Is
61,1-2a).
Frères
et sœurs bien-aimés, en quelques lignes, je voudrais vous présenter la vie
pleine de foi du serviteur de Dieu, père Anton Demeter, connu par beaucoup d’entre
vous comme Le prêtre sans pieds.
Vraiment,
les mots d’Isaïe (61,1-2a) parlent bien de cet homme de Dieu qui a été
conscient toute sa vie, jusqu’à la moelle de ses os, même lors de sa
persécution par les autorités communistes, que le Rédempteur l’a envoyé
annoncer la bonne nouvelle aux humbles et guérir ceux qui ont le cœur brisé. C’est
ainsi que des dizaines de milliers de personnes, de toutes religions et
cultures, pourraient témoigner que même lorsqu’il était souffrant, immobilisé
dans sa chaise roulante, il était prêt à tout instant à soulager ceux qui
arrivaient les larmes aux yeux. Il est bien connu de tous que par la puissance
que le Seigneur lui avait accordée, depuis sa croix en forme de poussette, le père
Anton offrait à chacun un sourire, une parole sage, une caresse, une
prière intense qu’il présentait au Seigneur le Miséricordieux.
On peut se
demander : pourquoi le père Anton était-il un homme spécial ? Avait-il des
forces surnaturelles ? Qui était-il ? Qui était cet homme, ce prêtre et ce
frère franciscain conventuel ?
Le père
Anton est né le 17 septembre 1925, le jour de la mémoire des stigmates que Saint
François d’Assise, fondateur de l’Ordre Franciscain, a reçus dans son corps. Nous
croyons que sa naissance en ce jour de fête n’est pas un hasard, parce que plus
tard, sans les rechercher guère, il aura reçu les mêmes souffrances dans son corps,
le 4 avril 1959, pendant la Semaine Radieuse, la première semaine après Pâques.
Le père Anton
provient d’une belle famille qui a donné naissance à sept autres enfants. Après
avoir quitté sa famille pour entrer au séminaire, il recevra du Seigneur
beaucoup d’autres frères : les frères franciscains, qui, jeunes comme lui,
partageaient le désire d’embrasser la Croix du Christ avec joie, en pauvreté et
simplicité, sur l’exemple de Saint François.
Pour sa
formation théologique et spirituelle, il suivit les cours du séminaire de
Halaucesti (Iasi, Roumanie), Luizi Calugara (Bacau, Roumanie) et enfin il
étudia à Alba Iulia (en Transylvanie), où il sera ordonné prêtre.
Probablement
il ne savait pas ce qui allait suivre. En effet, séduit pour toujours par le
Seigneur dans lequel il avait trouvé sa joie, et désirant de se rendre
entièrement disponible à Dieu pour conduire tous les hommes au Christ, l’Unique
Maitre (cf. Mt 23,10) et Sauveur
des hommes (cf. Aa 4,12), il s’engagea
dés le début de son ministère en la Cathédrale “Saint Joseph“ à Bucarest avec
passion et avec toute son énergie pour porter à tous l’Evangile de Jésus Christ.
Au sujet
de l’obédience le père Anton avait déclaré: “Je savais qu’il devait arriver
pour moi une grosse responsabilité et beaucoup de risques…, mais je voulais les
assumer avec joie et générosité”. Au sujet des années de son ministère comme vicaire
paroissiale à la cathédrale de Bucarest, père Anton écrivais: “Sur ces années,
comme pour les années vécues au séminaire et durant le noviciat, je garde les
plus doux et saints souvenirs”.
Après
seulement 5 ans de travaille pastorale, père Anton sera arrêté et condamné à 20
ans de prison par le régime communiste athée et au travaille forcé accusé d’activités
contre l’ordre social. Concrètement, il fut accusé :
1.
d’influencer
les fidèles et, spécialement les enfants et les jeunes, auxquels il offrait une
éducation mystico-religieuse ;
2.
de
prier avec la foule des fidèles pour les évêques et les prêtres arrêtés,
lesquels était considérés comme des criminels et des traitres ;
3.
de
refuser de dénoncer à la Sécurité l’existence d’un courrier qui devait parvenir
au Vatican et dont, selon l’avis des communistes, le père Anton était au
courant;
4.
d’entretenir
des contacts avec les prêtres franciscains de la Moldavie et avec les Frères
des Ecoles Chrétiens de Bucarest, c’est a dire avec des personnes considérées
des ennemis du peuple ;
5.
de
propager des idées contre le régime
communiste. Par exemple, il disait : «Les portes de l’Enfers ne vaincront
pas l’Eglise du Christ», parlant ainsi au-delà de ses compétences
sacerdotales ;
6.
Enfin,
il fut accusé d’actes immorales et de corruption, ces dernières furent les plus
difficiles à supporter car elles touchaient directement à la dignité et à l’intégralité
morale du père Anton Demeter.
« A
la fin du procès – disait souvent le père – j’ai eu le sentiment et la joie
d’une victoire de la part du Christ et je n’étais plus intéressé de savoir quel
aurait été le verdict contre moi. Le procureur avait demandé que soit appliquée
contre moi une punition exemplaire. Pour moi cette chose n’avait plus aucune importance,
j’étais en effet dans les mains du Seigneur et je me sentais plus libre comme
jamais ».
Enfin,
après des longues années de prison il se retira au début dans la maison paroissiale
de Oteleni, puis à Barticesti et, après 1990 à l’Institut Franciscain à Roman,
où il vivra sa vocation, vivant la Parole du Christ : « si quelqu’un veut
venir derrière moi, qu’il prenne sa croix et qu’il me suit » (Mc 8,34).
Avec ce
grand amour pour Dieu et pour les hommes que le père a vécu et a témoigné pendant
toute sa sainte vie, sous la main protectrice de la Bienheureuse Vierge Marie,
et marchant avec persévérance sur les pas de Saint François d’Assise vers la
perfection humaine et spirituelle, le père Anton Demeter se dirigeait décidément
vers le Créateur et le Sauveur des tous les hommes. Ainsi, bien âgé et après de
longues années de souffrance, mais de confiance dans la miséricorde de Dieu et
plein de sérénité, entouré par ses confrères, en la présence du père provincial,
le père Anton rendit l’âme dans la soirée du 20 décembre 2006 à 21h36 pour rentrer
dans la maison du Père céleste. Il est mort comme un saint, libéré de la prison
de sa chaise roulante, qui pour lui a été pendant 40 ans, sa maison, son lit, son
autel et sa table.
Il a été
enterré au cimetière central de Roman où beaucoup d’entre ceux qui l’ont connu
ou qui, par la suite, ont entendus de sa sainte vie, dédiée au service des
âmes, continuent à venir presque quotidiennement à son tombeau. En silence ils
allument une bougie et ils prient pour qu’il intercède pour eux auprès de Dieu
pour les grâces qu’ils ont besoin.
Ainsi
comme Saint Jean Baptiste, le père Anton par sa sainte vie, ses prières et ses
conseils n’eu nul autre désire que d’indiquer la voie vers le Christ, de conduire
le plus gens possible vers Lui, auquel nous tous nous trouvons toute notre joie
et notre accomplissement (cf. Col
1,16). Nous sommes convaincus qu’au ciel il fait la même chose.
Parce
que nous sommes conscients de sa vie sainte et du fait que son désire a été
toujours celui de conduire toutes les personnes à Dieu, nous désirons ouvrir sa
cause de béatification. Pour cela, nous avons besoins des témoignages de ceux
qui l’ont connus.
Par ces
lignes, je prie tous ceux qui l’ont rencontré, qui ont demandés ses conseils ou
qui ont demandés son intercession en prière et ont obtenus la grâce demandée,
d’écrire son témoignage et de l’envoyer à l’adresse suivante.
Que le
Bon Dieu nous aide à commencer et à porter à son accomplissement cet oeuvre, et
que le Père Anton intercède pour chacun d’entre afin que nous recevons l’aide
que nous avons besoin en notre vie.
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu