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07 aprilie 2016

Le serviteur du Seigneur Pr. Anton Demeter, Frère Franciscain Mineur Conventuel




L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur (Is 61,1-2a). 

Frères et sœurs bien-aimés, en quelques lignes, je voudrais vous présenter la vie pleine de foi du serviteur de Dieu, père Anton Demeter, connu par beaucoup d’entre vous comme Le prêtre sans pieds.
Vraiment, les mots d’Isaïe (61,1-2a) parlent bien de cet homme de Dieu qui a été conscient toute sa vie, jusqu’à la moelle de ses os, même lors de sa persécution par les autorités communistes, que le Rédempteur l’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles et guérir ceux qui ont le cœur brisé. C’est ainsi que des dizaines de milliers de personnes, de toutes religions et cultures, pourraient témoigner que même lorsqu’il était souffrant, immobilisé dans sa chaise roulante, il était prêt à tout instant à soulager ceux qui arrivaient les larmes aux yeux. Il est bien connu de tous que par la puissance que le Seigneur lui avait accordée, depuis sa croix en forme de poussette, le père Anton offrait à chacun un sourire, une parole sage, une caresse, une prière intense qu’il présentait au Seigneur le Miséricordieux.
On peut se demander : pourquoi le père Anton était-il un homme spécial ? Avait-il des forces surnaturelles ? Qui était-il ? Qui était cet homme, ce prêtre et ce frère franciscain conventuel ?

Le père Anton est né le 17 septembre 1925, le jour de la mémoire des stigmates que Saint François d’Assise, fondateur de l’Ordre Franciscain, a reçus dans son corps. Nous croyons que sa naissance en ce jour de fête n’est pas un hasard, parce que plus tard, sans les rechercher guère, il aura reçu les mêmes souffrances dans son corps, le 4 avril 1959, pendant la Semaine Radieuse, la première semaine après Pâques.
Le père Anton provient d’une belle famille qui a donné naissance à sept autres enfants. Après avoir quitté sa famille pour entrer au séminaire, il recevra du Seigneur beaucoup d’autres frères : les frères franciscains, qui, jeunes comme lui, partageaient le désire d’embrasser la Croix du Christ avec joie, en pauvreté et simplicité, sur l’exemple de Saint François.
Pour sa formation théologique et spirituelle, il suivit les cours du séminaire de Halaucesti (Iasi, Roumanie), Luizi Calugara (Bacau, Roumanie) et enfin il étudia à Alba Iulia (en Transylvanie), où il sera ordonné prêtre.
Probablement il ne savait pas ce qui allait suivre. En effet, séduit pour toujours par le Seigneur dans lequel il avait trouvé sa joie, et désirant de se rendre entièrement disponible à Dieu pour conduire tous les hommes au Christ, l’Unique Maitre (cf. Mt 23,10) et Sauveur des hommes (cf. Aa 4,12), il s’engagea dés le début de son ministère en la Cathédrale “Saint Joseph“ à Bucarest avec passion et avec toute son énergie pour porter à tous l’Evangile de Jésus Christ.
Au sujet de l’obédience le père Anton avait déclaré: “Je savais qu’il devait arriver pour moi une grosse responsabilité et beaucoup de risques…, mais je voulais les assumer avec joie et générosité”. Au sujet des années de son ministère comme vicaire paroissiale à la cathédrale de Bucarest, père Anton écrivais: “Sur ces années, comme pour les années vécues au séminaire et durant le noviciat, je garde les plus doux et saints souvenirs”.
Après seulement 5 ans de travaille pastorale, père Anton sera arrêté et condamné à 20 ans de prison par le régime communiste athée et au travaille forcé accusé d’activités contre l’ordre social. Concrètement, il fut accusé :
1.    d’influencer les fidèles et, spécialement les enfants et les jeunes, auxquels il offrait une éducation mystico-religieuse ;
2.    de prier avec la foule des fidèles pour les évêques et les prêtres arrêtés, lesquels était considérés comme des criminels et des traitres ;
3.    de refuser de dénoncer à la Sécurité l’existence d’un courrier qui devait parvenir au Vatican et dont, selon l’avis des communistes, le père Anton était au courant;
4.    d’entretenir des contacts avec les prêtres franciscains de la Moldavie et avec les Frères des Ecoles Chrétiens de Bucarest, c’est a dire avec des personnes considérées des ennemis du peuple ;
5.    de propager  des idées contre le régime communiste. Par exemple, il disait : «Les portes de l’Enfers ne vaincront pas l’Eglise du Christ», parlant ainsi au-delà de ses compétences sacerdotales ;
6.    Enfin, il fut accusé d’actes immorales et de corruption, ces dernières furent les plus difficiles à supporter car elles touchaient directement à la dignité et à l’intégralité morale du père Anton Demeter.

« A la fin du procès – disait souvent le père – j’ai eu le sentiment et la joie d’une victoire de la part du Christ et je n’étais plus intéressé de savoir quel aurait été le verdict contre moi. Le procureur avait demandé que soit appliquée contre moi une punition exemplaire. Pour moi cette chose n’avait plus aucune importance, j’étais en effet dans les mains du Seigneur et je me sentais plus libre comme jamais ».
Enfin, après des longues années de prison il se retira au début dans la maison paroissiale de Oteleni, puis à Barticesti et, après 1990 à l’Institut Franciscain à Roman, où il vivra sa vocation, vivant la Parole du Christ : « si quelqu’un veut venir derrière moi, qu’il prenne sa croix et qu’il me suit » (Mc 8,34).
Avec ce grand amour pour Dieu et pour les hommes que le père a vécu et a témoigné pendant toute sa sainte vie, sous la main protectrice de la Bienheureuse Vierge Marie, et marchant avec persévérance sur les pas de Saint François d’Assise vers la perfection humaine et spirituelle, le père Anton Demeter se dirigeait décidément vers le Créateur et le Sauveur des tous les hommes. Ainsi, bien âgé et après de longues années de souffrance, mais de confiance dans la miséricorde de Dieu et plein de sérénité, entouré par ses confrères, en la présence du père provincial, le père Anton rendit l’âme dans la soirée du 20 décembre 2006 à 21h36 pour rentrer dans la maison du Père céleste. Il est mort comme un saint, libéré de la prison de sa chaise roulante, qui pour lui a été pendant 40 ans, sa maison, son lit, son autel et sa table.
Il a été enterré au cimetière central de Roman où beaucoup d’entre ceux qui l’ont connu ou qui, par la suite, ont entendus de sa sainte vie, dédiée au service des âmes, continuent à venir presque quotidiennement à son tombeau. En silence ils allument une bougie et ils prient pour qu’il intercède pour eux auprès de Dieu pour les grâces qu’ils ont besoin.
Ainsi comme Saint Jean Baptiste, le père Anton par sa sainte vie, ses prières et ses conseils n’eu nul autre désire que d’indiquer la voie vers le Christ, de conduire le plus gens possible vers Lui, auquel nous tous nous trouvons toute notre joie et notre accomplissement (cf. Col 1,16). Nous sommes convaincus qu’au ciel il fait la même chose.
Parce que nous sommes conscients de sa vie sainte et du fait que son désire a été toujours celui de conduire toutes les personnes à Dieu, nous désirons ouvrir sa cause de béatification. Pour cela, nous avons besoins des témoignages de ceux qui l’ont connus.
Par ces lignes, je prie tous ceux qui l’ont rencontré, qui ont demandés ses conseils ou qui ont demandés son intercession en prière et ont obtenus la grâce demandée, d’écrire son témoignage et de l’envoyer à l’adresse suivante.

Que le Bon Dieu nous aide à commencer et à porter à son accomplissement cet oeuvre, et que le Père Anton intercède pour chacun d’entre afin que nous recevons l’aide que nous avons besoin en notre vie.



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